L'Afrormosia (ou Assamela, Pericopsis elata) est une essence-phare originaire d'Afrique centrale et de l'Ouest. Il s’agit d’une des essences les plus exploitées et les plus précieuses en RDC. En raison de ses propriétés exceptionnelles, elle est très recherchée, notamment par les fabricants de meubles et les architectes d'intérieur comme d'extérieur (parquets, terrasses, châssis de fenêtres, etc.).
Cependant, sa surexploitation peut mettre en péril la survie de l'espèce, d’autant plus que ces arbres souffrent d’un déficit en régénération naturelle. Pour pouvoir proposer une gestion plus durable de ses populations, les chercheurs tentent de comprendre la dynamique de croissance de ce grand arbre par le biais de plantations expérimentales inédites.
Pour comprendre la dynamique de croissance de l'arbre, des chercheurs du MRAC, du CIFOR (Center for International Forestry Research) et de R&SD (Resources and Synergies Development) étudient la croissance de l’Afrormosia dans une plantation à Kisangani (RDC). Les chercheurs utilisent un « dispositif Nelder », une plantation expérimentale où les arbres sont plantés en cercles concentriques. Les arbres du centre sont très proches les uns des autres. Ils sont plantés de manière de plus en plus espacée à mesure que le rayon du cercle s'étend vers l'extérieur. De cette façon, les chercheurs peuvent évaluer l'impact de la distance entre les arbres sur leur croissance et leur mortalité. Cela permettra aux chercheurs de fournir aux forestiers des lignes directrices concrètes sur la manière de planter efficacement les plantules de l'espèce.
Cette expérience est d'une grande importance pour le secteur de l'exploitation forestière, car elle peut déterminer la distance idéale à laisser entre les arbres lors de la plantation, explique l'expert forestier Nils Bourland (MRAC, CIFOR et R&SD).
Le dispositif est hébergé par la société Compagnie Forestière et de Transformation (CFT), et le travail des chercheurs se fait en coopération avec cette société. "Nous aimerions voir davantage d'entreprises prendre des mesures similaires", déclare Nils Bourland. "La RDC abrite 60 % de la plus importante forêt tropicale d'Afrique, le bassin du Congo. Pourtant, son industrie forestière est à la traîne par rapport aux autres pays de la région en termes de durabilité. Un volume croissant de ce bois précieux est prélevé par un secteur artisanal énorme et presque totalement incontrôlé. Il faut que cela change."
Image drone acquise afin d’assurer un suivi scientifique d’une plantation expérimentale.